Des Appalaches à la Louisiane
Du 15/07 au 22/07

Comme nous l’imaginions nous ne sommes pas descendus en ligne droite. Tout d’abord, nous avons vite été écœurés des « interstates » où les rois sont les énormes camions qui roulent à fond dans une circulation globalement dense. Nous avons pris le chemin des écoliers en empruntant les « highways » et nous avons choisi d’aller admirer le Mont Mitchell ainsi que le parc national des Smoky Mountains (réserve naturelle la plus visitée des USA). Donc petit crochet par la Caroline du nord, en sortant de Virginie, pour rejoindre le Tennessee.

Après une nuit reposante auprès d’une petite église baptiste dans les montagnes boisées des Appalaches, nous piquons sur Nashville…Direction la country et le Rock’n Roll. Nous passons une après-midi géniale dans une ambiance bon enfant mélangeant les étudiants en goguette et les bikers tatoués, et ce dans deux bars en particulier.

Le premier où Hoss Holkson (célébrité de la country) reprenait avec son groupe (que des bêtes, y compris sa fille de 10 ans qui est venue interpréter trois chansons comme une pro!) des standards divers et variés (jusqu’à Men in Black d’ACDC, où le batteur s’est chargé du chant…proprement hallucinant). Le second où nous nous sommes posés moi avec une petite bière du coin et Corinne avec son éternel « diet coke «  (du coin aussi), pour nous remettre, croyons-nous, de nos émotions.

Mais là stupeur, un groupe avec une chanteuse avec une splendide voix nasillarde mais puissante et surtout un leader guitariste absolument dantesque. Le mec savait tout jouer, tout chanter avec un brio incroyable, un jeune type dont nous continuerons à ignorer le nom, mais ce n’est pas grave c’était sûrement un extra-terrestre !

Et Hop en route pour Memphis, on se fait la rebelote avec une grosse soirée dans Beale Street, la rue connue dans le monde entier où se sont produit tous les plus grands blues men et rockers. Là chaque coin de rue, chaque placette, chaque bar ou club recèle des musiciens et chanteurs (souvent chanteuses), qui envoient tout ce qu’ils ont (et ils ont ce qu’il faut en magasin), il y en a pour tous les goûts, blues, rythm’n blues, rock des années 70, soul, etc. Il y a beaucoup de monde, nous sommes arrivés en fin d’après-midi la rue était déjà quasi à son comble. Nous étions même un peu surpris, à part un ou deux policiers en vadrouille (à pieds ou à vélo), pas de mesure particulière.

A part un type, croisé un peu avant, qui avait regardé la bosse de mon petit appareil photo accroché à mon ceinturon sous ma chemise et m’avait déclaré : « You have a gun, Man. It’s forbidden here ! », rien à signaler. Pourtant nous en gardions un souvenir bien différent, lors d’un précédent voyage où nous avions droit à la fouille au corps et du sac à main pour entrer dans Beale Street, Florent et Adrien avaient même dû obtenir notre confirmation auprès des videurs et policiers qu’ils étaient bien accompagnés de leurs parents car ils n’avaient pas 21 ans. On se dit que c’est peut-être devenu plus calme. Mais en sortant du Hard Rock Café à 23h00 (où nous nous sommes retrouvés au milieu d’un plan « Blacks branchés » venus voir se produire une star de la soul pour la dernière fois avant sa tournée mondiale), nous comprenons mieux la queue qui ne cesse de s’allonger depuis 2 heures (nous on croyait que c’était pour entrer au BB King’s club), en fait à 21H00 les entrées de la rue sont fermées par des barrières, des vigiles fouillent les sacs, passent tout le monde au détecteur, fouillent au corps si nécessaire, et tout ça devant de nombreux policiers adossés à leurs voitures ou montés sur leurs chevaux !

Direction La Nouvelle Orléans (après un bivouac peinard où le Camion avait trouvé un gros copain bien viril, cf la photo), toujours par les « petites routes », grâce auxquelles nous avons traversé le nord de la Louisiane et ses bleds aux maisonnettes et mobil home délabrés où vivent quelques-uns des plus pauvres américains (tous noirs bien sûr), qui alternent forcément avec de très belles propriétés. L’ambiance a malgré tout carrément changée, jusqu’alors il s’agissait (Virginie, Caroline, Tennessee) de bourgades aux maisonnettes parfois modestes côtoyant souvent de très belles maisons, le tout pimpant, entretenu et les  terrains toujours ouverts sur celui des voisins (comme le veut l’habitude américaine, ici pas de clôture), mais maintenant nous voyons apparaître les barreaux aux fenêtres.

Comme ça nous sommes au parfum, du coup on se tâte un peu pour le bivouac qui se finira sur le parking éclairé d’un petit supermarché, mais surtout nous voilà prêt à affronter « Newõ Orleans » réputée être une des villes les plus dangereuses des Etats-Unis.

 En y arrivant, nous trouvons un parking sécurisé (grilles + gardien 24/24), nous aurions pu y dormir, mais nous avions déjà décidé de visiter le « carré français », d’écouter unpeu de musique et de filer avant la nuit tombée.

Après une nuit au calme  (mais avec une chaleur de dingue, 34 à l’ombre le jour et 30 la nuit, et nos premiers moustiques) sur le parking d’une plantation que nous avons visité aujourd’hui, direction le pays cajun, musique au programme une fois de plus (mais cette fois avec des textes en créole !), mais aussi les bayous et du crabe, des crevettes et des écrevisses à tous les repas!