PEROU

DU 11 AU 18 OCTOBRE

Nous allons donc traverser le Pérou du Nord au sud (2600 km) en suivant la Panaméricaine de bout en bout, c’est-à-dire en restant le long de la côte. Nous reviendrons plus tard dans le voyage pour faire le Machu Picchu (dans les  montagnes au Sud). Cette boucle nous ramènera à Nazca (vous savez les célèbres immenses géoglyphes dans le désert qui ne sont visibles que d’avion…). Nous referons donc la route de Nazca à la frontière Chilienne une seconde fois dans quelques mois.

Concernant nos freins ça siffle toujours et donc nous visons pour aller chez Iveco à Trujillo (3 ème ville du pays).

L’entrée du pays, c’est le désert de Sechuera et pour nous un premier arrêt à Suyo pour retirer de l’argent au distributeur (pour la première fois pas de « changeurs » avec des grosses liasses dans les mains à la frontière).

Premier contact avec le Pérou : c’est immonde ! Tout le long de la route, c’est une décharge (nous vous épargnons les photos). L’entrée de la ville est une porcherie, nous arrivons dans ce qui semble être le centre-ville, au vue de l’intense animation (un joli mot pour dire qu’il y a du monde, des voitures, des motos, des centaines de tchuk-tchuk motorisés,  le tout dans une crasse et une anarchie totales). Désolé, nous n’avons pas le réflexe d’y faire des photos, faut dire qu’on est un peu concentré.

Bref, on essaye de se rencarder pour un distributeur, on finit par avoir une explication pour entrer vraiment dans le centre. OK, le type a parlé d’un canal en disant qu’il fallait passer dessus, mais en faisant le signe de passer en dessous…doit y avoir un tunnel ? Un policier sympa décide de prendre sa vieille moto et de nous y conduire. Il y a bien un  canal, mais il faut le traverser en passant dedans. En fait de canal, c’’est un égout à ciel ouvert avec quelques centimètres d’eau au fond (enfin pas vraiment de l’eau …). Pour dire les choses simplement, un passage à gué dans la merde en plein centre-ville !

Arrivés dans la rue commerçante, le policier nous indique les deux distributeurs de la ville, nous le remercions…mais il se poste devant le distributeur pour assurer notre sécurité. Puis ensuite, il nous escorte jusqu’à la sortie de la ville. Visiblement nous n’étions pas à notre place !

Une fois le désert du Sechura passé, en fait il y a du désert et ce jusqu’au bout du Pérou tout le long de la côte. Parfois lassant, mais parfois très beau, particulièrement le tronçon au sud de Nazca où personne ne passe jamais (nous vous renvoyons à l’article « DESERT ».

Visite des sites archéologiques des civilisations Mochica (II au VIIème A. JC) et Chimu (jusqu’au XVème). La seconde ayant annihilé la première, elle-même détruite par les Incas…qui se feront colonisés par les espagnols 10 ans plus tard. Le musée des seigneurs de Sipan, rois Moches (prononcer « motché ») dont les tombes ont été retrouvées quasi intactes après 1750 années est fantastique, mais pas de photos (interdit).

L’arrêt à Trujillo valait son pesant de cacahuètes. Iveco n’est plus à l’adresse en notre possession, on se renseigne auprès de la police touristique. Une fois l’adresse en main, on leur demande de nous indiquer une place pour nous garer pour la nuit. Réunion au sommet de tout l’effectif du poste, en conclusion le chef dit « prima seguro » (d’abord la sécurité). Résultat, nous sommes escortés jusqu’à la place centrale de la ville (plus d’1 million d’âmes), où on nous stationne à côté de la guérite de la police nationale et des groupes d’interventions. Un peu comme si la police française nous avait installés sur la place de la Concorde à côté des cars de CRS. Sympa le bivouac !

Le lendemain visite épique chez Iveco, véritable forteresse (grillages de 3 mètres, vigiles, sas de sécurité. Interruption de la réunion de direction pour nous recevoir car avec notre maigre espagnol, les gardes avaient compris que nous représentions « Iveco France». Ils font venir un spécialiste qui nous affirme que ça va, c’est juste la mauvaise qualité « équatorienne » qui est en cause, mais pas de danger. Nous repartons avec nos freins qui sifflent, dubitatifs… On va remettre ça au Chili !

Nous ferons au total des centaines de kilomètres cumulées entourés par les ordures, sauf dans le sud où il n’y a presque plus de population le long de la côte. C’est le seul pays traversé, où les passagers des bus et les chauffeurs de PL balancent allègrement par leur fenêtre tous leurs déchets. Sidérant !

Il y a au final beaucoup de circulation de poids-lourds, et globalement ça conduit n’importe comment. La Panaméricaine est presque dans sa totalité l’équivalent d’une « départementale » chez nous, sauf que c’est la colonne vertébrale, d’un pays sans réseau ferré, de 30 millions d’habitants. Comme partout ailleurs beaucoup de travaux en cours, dans quelques années la traversée des deux continents par la « Panam » sera un voyage bien différent.

Nous ferons quelques étapes en bord de mer (nous vous renvoyons à  l’article« PELICANS ». 

Allez, un petit commentaire "géo politico économique": ci-dessous les incroyables copies chinoises du sprinter Mercedes (avec même un logo en étoile!) et du little ace Toyota... Comment cela a-t-il pu se produire? Que de travail fournit par les salariés de ces immenses firmes réduit à néant ! 

Allez en voiture Simone! Prenons le tunnel direction le Chili... N'oubliez pas de jeter un coup d'œil sur "DESERT" et "PELICAN".